Les polonais de Napolé
onSous l’Empire, une armée polonaise qui atteignit jusqu’à 100 000 hommes combattit dans les rangs français, depuis Madrid jusqu’à Moscou : sa contribution à la victoire française de Friedland sur les Russes (14 juin 1807) incita l’Empereur des Français à restaurer un petit Etat polonais indépendant sous la forme du Grand-Duché de Varsovie, qui fut agrandi après la nouvelle victoire commune de Wagram (5 juin 1809), passant de 102 000 à 155 000 km2 et de 2,6 à 4,3 millions d’habitants.
Sait-on, à propos des prouesses militaires polonaises sous l’Empire, que l’expression française "saoul comme un Polonais", a priori si péjorative, fut forgée par Napoléon 1er pour saluer le courage de ses troupes polonaises ? En Espagne, une charge décisive des chevaux-légers polonais de Kozietulski emporta en novembre 1808 le défilé de Somo-Sierra, gorge étroite défendue par de meurtrières batteries espagnoles et dont la prise ouvrait la route de Madrid. A l’Empereur qui fit défiler le reste de sa Garde devant les survivants de cette unité d’élite, des généraux français jaloux firent observer qu’ils étaient saouls. "Alors, Messieurs, sachez être saouls comme des Polonais", leur rétorqua Napoléon. Et ce fut de cent lanciers polonais qu’il choisit de composer sa Garde pendant son exil sur l’île d’Elbe.
Outre des troupes nombreuses et valeureuses, la Pologne a fourni à l’Empire l’un de ses plus célèbres généraux, le prince Joseph Poniatowski, tué à la célèbre "bataille des nations" qui s’est déroulée près de Leipzig le 19 octobre 1813 : blessé et encerclé, alors que le dernier pont sur l’Elster avait été malencontreusement détruit par les sapeurs français, il se jeta à cheval dans le fleuve et se noya plutôt que de se rendre à l’ennemi. Le portrait de ce grand guerrier, qui fut à la fois Maréchal de Pologne et Maréchal de France, orne la résidence de l’Ambassadeur de France à Varsovie.
Infanterie :
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Les fantassins polonais sont des soldats solides, efficaces au choc comme au feu. L’infanterie de ligne est organisée à la française (avec des compagnies de voltigeurs et grenadiers).
Leur moral est élevé, et face à des Russes, ils deviennent particulièrement violents...
Le défaut majeur de l’armée polonaise, c’est l’infanterie légère. Ou plutôt, l’absence d’infanterie légère. Hormis les voltigeurs intégrés aux bataillons, aucune formation légère n’apparaît !
On distingue aussi le bataillon d’élite polonais composé de grenadiers, à l’existence éphémère (1812-1813).
[b]Cavalerie :
La lance ! Voila l’arme de prédilection des cavaliers polonais. Sur 22 régiments de cavalerie, on en compte 16 de lanciers. Et ils savent d’en servir. Leurs charges sont féroces et malheurs à leurs ennemis (surtout russes !).Si vous ne savez pas manier ce type d’escadrons à l’armement particulier, passez votre chemin !
On trouve aussi des hussards hauts en couleurs (2 régiments), des chasseurs à cheval (3 régiments) et même un régiment de cuirassiers à deux escadrons. Les cuirasses diparaitront dans les neiges de Russie en 1812...
Légion de la Vistule :
Composée sous le Directoire de soldats polonais patriotes exilés après le démembrement de leur pays, cette légion devient peu à peu une troupe de choc dont les soldats forment souvent le fer de lance des armées révolutionnaires.
Au maximum d’effectifs, on y trouvera 4 régiments d’infanterie et deux de lanciers, tous d’élite.
Ces hommes se distingueront particulièrement lors de la guerre d’Espagne (où les lanciers empaleront les fantassins britanniques de leurs piques), et de la campagne de Russie (d’où peu malheureusement reviendront...).