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    Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807)

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    Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807) Empty Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807)

    Message  Flopz Jeu 5 Avr 2012 - 17:23

    Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807) 1333638964-dom559
    La défense de l'Aigle du 14e de ligne pendant la bataille d'Eylau, d'après Rousselot.


    Rappels historiques sur le 14e Régiment d’Infanterie de Ligne :

    C’est en application d’un arrêté du Premier consul du 24 septembre 1803 ayant rétabli dans l’armée française le grade de colonel et la dénomination de régiment pour les demi-brigades d’infanterie que la 14e demi-brigade d’infanterie de ligne est devenue le 14e régiment d’infanterie de ligne.

    Jacques Mazas, nommé le 5 octobre 1803, a été le premier colonel du 14e de ligne. Le 14e de ligne comprend à sa formation trois bataillons. Selon l’état militaire de l’Empire français pour l’an XIII, publié au début de 1805, les 1er et 2e bataillons font partie de l’armée des Côtes de l’Océan destinée à envahir l’Angleterre, division du camp de Saint-Omer. Le 3e bataillon est en garnison à Maestricht, 25e division militaire.

    En 1805, les 1er et 2e bataillons font campagne à la division de Leblond de Saint-Hilaire, 4e corps de la Grande Armée. Ils participent à l’attaque du plateau de Pratzen lors de la bataille d’Austerlitz, le 2 décembre 1805. Le colonel Mazas est tué, son nom sera inscrit sur l’Arc de triomphe de l’Etoile, côté Est. Le 14e de ligne a à déplorer la mort de 48 sous-officiers et hommes de troupe.

    Par décret du 21 décembre 1805, Charles Savary est nommé colonel du 14e de ligne. Les 1er et 2e bataillons du 14e de ligne appartiennent à la division Desjardin du 7e corps de la Grande Armée et prennent part à la bataille d’Iéna le 14 octobre 1806 contre les Prussiens, six morts sont à déplorer. Le colonel Savary est blessé de deux coups de lance dont un au cœur au cours d’un combat avec des cavaliers russes le 24 décembre 1806 et meurt des suites de ses blessures à l’hôpital de Plonsk le même jour. En apprenant son décès, l’empereur dira « il était digne de commander un aussi brave régiment ».

    Il est remplacé à la tête du 14e de ligne par le colonel Jean-François Henriod par décret du 30 décembre 1806. Prenant ses fonctions au 14e de ligne au début de 1807, il sert à la 1ère brigade aux ordres du général Binot, comprenant le 16e léger et le 14e de ligne et faisant partie de la division Desjardin. Il a sous ses ordres deux bataillons de guerre comptant au 1er février 1807 65 officiers et 1 839 sous-officiers et hommes de troupe présents sous les armes, le 1er bataillon étant commandé par le chef de bataillon Dupuy de Saint-Florent, le 2e bataillon par le chef de bataillon Daucy.


    La Bataille d’Eylau :

    Le dimanche 8 février 1807 au matin, le 7e corps de la Grande Armée du maréchal Augereau est établi au centre du dispositif de la Grande Armée à proximité de l’église et du cimetière d’Eylau ; le 14e de ligne était placé au début de la bataille en soutien de l’artillerie à cheval de la Garde impériale en position près de l’église d’Eylau, il subit ses premières pertes lors de la canonnade déclenchée par les Russes dès le matin. Le général Binot ayant eu la tête emportée par un coup de boulet au cours de cette première phase de la bataille, Henriod assume par intérim le commandement de la brigade et Daucy celui du 14e de ligne.

    L’empereur ayant décidé peu après 10 h du matin de créer une attaque de diversion sur le centre de l’armée russe pour soutenir l’action du 3e corps de Davout sur le flanc gauche de l’armée russe, ordre est donné à Augereau de lancer à l’attaque ses deux divisions d’infanterie, Desjardin et Heudelet, le 14e de ligne formant l’avant-garde de la division Desjardin.

    Grâce aux rapports rédigés par le colonel Henriod, nous connaissons les épisodes marquants de ce premier acte de la tragédie d’Eylau en ce qui concerne les combattants du 14e de ligne marchant à l’ennemi sous une tempête de neige « si épaisse qu’on ne distinguait pas à deux pas » et qui aveuglait les Français. Le 14e de ligne partit à l’attaque, ayant à 200 pas sur sa gauche les 44e et 105e de ligne. Plus avancé, il se trouve plus exposé au feu d’une batterie russe de 72 canons couvrant les assaillants de mitraille et de boulets. D’après Henriod, « le régiment venait de renverser la première ligne de l’infanterie russe lorsqu’un biscaïen fracturant la partie inférieure de l’aigle du 1er bataillon la jeta sur la 5e compagnie. Le sergent-major porte-drapeau venant d’être blessé, le capitaine de la 5e compagnie confia l’aigle à un brave de sa compagnie. Le carré du 14e, immédiatement entouré sur trois de ses côtés par la cavalerie et l’infanterie russes, n’aurait pas été entamé, si des fuyards d’un autre corps n’étaient venus se réfugier dans son flanc gauche ainsi devenu accessible à l’ennemi. La mêlée devint générale et les 16e léger et 44e de ligne, déjà en retraite en ce moment, ne laissant plus de points d’appui, les officiers du 14e rallièrent les deux drapeaux sur les dernières compagnies du 2e bataillon et leur donnèrent ordre de se porter rapidement en arrière sur le 105e régiment. Les drapeaux arrivés sur le flanc droit du 105e, un coup de mitraille tua le soldat porteur de l’aigle du 1er bataillon. Un grenadier du 105e la ramassa et la remit au colonel Habert du 105e de ligne. Le capitaine Grémillon du 14e de ligne, témoin de cet accident, suivit ce grenadier et obtint du colonel Habert la restitution de cette aigle. »

    Il convient d’évoquer également l’héroïque résistance des survivants du 14e de ligne, encerclés par l’infanterie et la cavalerie russes et regroupés sur une butte sous le ordres du chef de bataillon Daucy qui, ne voyant aucun moyen de les sauver, aurait confié l’aigle du 2e bataillon au capitaine Marbot, aide de camp d’Augereau, ajoutant qu’il serait trop pénible en mourant de le voir tomber aux mains de l’ennemi. Les survivants seront submergés et annihilés par une dernière attaque menée par le régiment de grenadiers de Pavlov.
    Il ressort de l’analyse des contrôles nominatifs « officiers » et « troupe » que le 14e de ligne est le régiment de la Grande Armée qui a subi les pertes les plus sérieuses en vies humaines à la bataille d’Eylau.




    Bilan :

    Officiers
    Le 14e de ligne a déploré la mort de 26 officiers, 24 tués et deux blessés mortellement. Ils sont tous roturiers et pour la plupart d’entre eux sortis du rang et engagés volontaires dans les premières années de la Révolution.

    Sous-officiers et hommes de troupe.
    Le bilan des pertes est :
    . de 59 sous-officiers (dont 48 tués et blessés mortellement, cinq radiés présumés morts, six radiés « disparus ») ;
    . de 333 hommes de troupe (dont 139 tués et blessés mortellement, 19 radiés présumés morts, 175 radiés « disparus »).
    Soit, en y ajoutant les 26 officiers tués et mortellement blessés, au total 418 victimes.
    Il y a lieu de remarquer que le colonel Henriod fait état de pertes plus importantes, précisant dans son dernier rapport « dans cette bataille, le 14e a eu environ 500 tués ». Peut-on expliquer cette discordance ?
    Henriod n’a-t-il pas surestimé le nombre des morts ? A-t-il tenu compte des prisonniers tombés aux mains des Russes et des détachements « égarés » ayant échappé au massacre et ayant rejoint ultérieurement le régiment ? Les contrôles troupe sont-ils à 100 % fiables ? Sûrement pas. Une recherche n’est d’ailleurs jamais terminée. Les archives nous apprennent que le 44e de ligne, autre régiment de la division Desjardin, avait prétendu que l’aigle restituée au capitaine Grémillon était en fait l’aigle du 1er bataillon du 44e de ligne perdue au cours de la bataille d’Eylau et que le maréchal Berthier, major général de la Grande Armée, avait transmis cette réclamation au colonel Henriod pour enquête et compte-rendu. Dans les rapports sur le sujet adressés à l’empereur et à Berthier, Henriod ne manque pas de mettre l’accent sur les pertes considérables subies par le 14e de ligne – 590 tués dans un premier temps, environ 500 tués dans un second rapport – auxquels il faut ajouter 700 blessés. « Dans cette mémorable journée, le régiment a fait les plus grands efforts de courage et a conservé sa réputation. Les officiers, sous-officiers et soldats se sont tous distingués et tous auraient préféré la mort au malheur de perdre les aigles que leur avait confiées Sa Majesté et qui ont été sauvées dans cette circonstance sévère ». En fin de compte, Henriod sut convaincre et le 1er bataillon du 14e de ligne conserve l’aigle récupérée par le capitaine Grémillon.
    Quel que soit le nombre exact de ses morts à Eylau, il n’en reste pas moins que le 14e de ligne est le régiment de la Grande Armée ayant eu les plus lourdes pertes à Eylau mais il faut aussi signaler qu’il n’a pas été anéanti. A l’appel du 10 février 1807, surlendemain de la bataille, il compte 14 officiers et 497 sous-officiers et soldats présents sous les armes et à celui du 13 février, 18 officiers et 523 sous-officiers et soldats. Après la dissolution du 7e corps de la Grande Armée le 20 février 1807, le 14e de ligne est affecté à la division Leblond de Saint-Hilaire du 4e corps de la Grande Armée commandé par le maréchal Soult. Il compte au 1er juin 1807 60 officiers et 1 011 sous-officiers et soldats présents sous les armes. Il prend part le 10 juin 1807 à la bataille d’Heilsberg et compte un officier tué, dix sous-officiers et 43 hommes de troupe tués ou mortellement blessés. Le colonel Henriod est blessé à la cuisse par un boulet de canon à Heilsberg. Le chef de bataillon Dupuy de Saint-Florent, blessé à la bataille d’Eylau, est nommé colonel pour remplir les fonctions de commandant d’armes le 20 février 1807, général de brigade à l’armée de Lyon le 21 janvier 1814, mis en non activité en septembre 1815 et retraité en 1825, mort à Limoges le 7 septembre 1838. »


    Source : http://aiglehaut-marnais.blogspot.fr/2011/02/le-14e-regiment-dinfanterie-de-ligne-la.html
    Je n'ai gardé que les passages qui nous intéressent.
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    Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807) Empty Re: Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807)

    Message  Flopz Lun 16 Avr 2012 - 2:30

    Ajout du récit du capitaine Marbot, à qui a été confié l'aigle du 14e pendant la bataille d'Eylau. Texte émouvant pour ceux qui comme moi sont attachés au 14e.

    Marbot

    La fin du 14e de ligne

    Eylau, le 8 février 1807 - le capitaine Marbot, aide de camp du Maréchal Augereau, narre la fin du 14e régiment d'infanterie de ligne dont il fut un témoin oculaire. La monture du général, une jument au caractère extrêmement difficile à contrôler, dénommée Lisette, va paradoxalement lui sauver la vie au cours de la périlleuse mission qui va lui être confiée...

    [...] elle était la jument que je montais à Eylau, au moment où les débris du corps d'armée du maréchal Augereau, écrasés par une grêle de mitraille et de boulets, cherchaient à se réunir auprès du grand cimetière. Vous devez vous souvenir que le 14e de ligne était resté seul sur un monticule qu'il ne devait quitter que par ordre de l'Empereur. La neige ayant cessé momentanément, on aperçut cet intrépide régiment qui, entouré par l'ennemi, agitait son aigle en l'air pour prouver qu'il tenait toujours et demandait du secours. L'Empereur, touché du magnanime dévouement de ces braves gens, résolut d'essayer de les sauver en ordonnant au maréchal Augereau d'envoyer vers eux un officier chargé de leur dire de quitter le monticule, de former un petit carré et de se diriger vers nous, tandis qu'une brigade de cavalerie marcherait à leur rencontre pour seconder leurs efforts.

    C'était avant la grande charge faite par Murat ; il était presque impossible d'exécuter la volonté de l'Empereur, parce qu'une nuée de cosaques nous séparant du 14e de ligne, il devenait évident que l'officier qu'on allait envoyer vers ce malheureux régiment serait tué ou pris avant d'arriver jusqu'à lui.

    Il était d'usage, dans l'armée impériale, que les aides de camp se plaçassent en file à quelques pas de leur général, et que celui qui se trouvait en tête marchât le premier, puis vint se placer à la queue lorsqu'il avait rempli sa mission, afin que, chacun portant un ordre à son tour, les dangers fussent également partagés. Un brave capitaine du génie, nommé Froissard, qui, bien que n'étant pas aide de camp, était attaché au maréchal, fut chargé de porter l'ordre au 14e. M. Froissard partit au galop nous le perdîmes de vue au milieu des cosaques, et jamais nous ne le revîmes ni sûmes ce qu'il était devenu. Le maréchal. voyant que le 14e de ligne ne bougeait pas, envoya un officier nommé David ; il eut le même sort que Froissard. Il est probable que tous les deux, ayant été tués et dépouillés, ne purent être reconnus au milieu des nombreux cadavres dont le sol était couvert. Pour la troisième fois, le maréchal appelle : " L'officier à marcher !" C'était mon tour !

    En voyant approcher le fils de son ancien ami, et j'ose le dire, son aide de camp de prédilection, la figure du bon maréchal fut émue, ses yeux se remplirent de larmes, car il ne pouvait se dissimuler qu'il m'envoyait à une mort presque certaine ; mais il fallait obéir à l'Empereur, j'étais soldat, on ne pouvait faire marcher un de mes camarades à ma place, et je ne l'eusse pas souffert : c'eût été me déshonorer. Je m'élançai donc ! Mais, tout en faisant le sacrifice de ma vie, je crus devoir prendre les précautions nécessaires pour la sauver. J'avais remarqué que les deux officiers partis avant moi avaient mis le sabre à la main, ce qui me portait à croire qu'ils avaient le projet de se défendre contre les cosaques qui les attaqueraient pendant le trajet, défense irréfléchie selon moi, puisqu'elle les avait forcés à s'arrêter pour combattre une multitude d'ennemis qui avaient fini par les accabler. Je m'y pris donc autrement, et laissant mon sabre au fourreau, je me considérai comme un cavalier qui, voulant gagner un prix de course, se dirige le plus rapidement possible et par la ligne la plus courte vers le but indiqué, sans se préoccuper de ce qu'il y a, ni à droite ni à gauche, sur son chemin. Or, mon but étant le monticule occupé par le 14e de ligne, je résolus de m'y rendre sans faire attention aux cosaques, que j'annulai par la pensée.

    Ce système me réussit parfaitement. Lisette, plus légère qu'une hirondelle, et volant plus qu'elle ne courait, dévorait l'espace, franchissant les monceaux de cadavres d'hommes et de chevaux, les fossés, les affûts brisés, ainsi que les feux mal éteints des bivouacs. Des milliers de cosaques éparpillés couvraient la plaine. Les premiers qui m'aperçurent firent comme des chasseurs dans une traque, lorsque, voyant un lièvre, ils s'annoncent mutuellement sa présence par les cris : "A vous ! à vous !" Mais aucun de ces cosaques n'essaya de m'arrêter, d'abord à cause de l'extrême rapidité de ma course, et probablement aussi parce qu'étant en très grand nombre, chacun d'eux pensait que je ne pourrais éviter ses camarades placés plus loin. Si bien que j'échappai à tous et parvins au 14e de ligne, sans que moi ni mon excellente jument eussions reçu la moindre égratignure.

    Je trouvai le 14e formé en carré sur le haut du monticule mais comme les pentes de terrain étaient fort douces, la cavalerie ennemie avait pu exécuter plusieurs charges contre le régiment français, qui, les ayant vigoureusement repoussées, était entouré par un cercle de cadavres de chevaux et de dragons russes, formant une espèce de rempart, qui rendait désormais la position presque inaccessible à la cavalerie, car, malgré l'aide de nos fantassins, j'eus beaucoup de peine à passer par-dessus ce sanglant et affreux retranchement. J'étais enfin dans le carré ! Depuis la mort du colonel Savary, tué au passage de l'Ukra, le 14e était commandé par un chef de bataillon. Lorsque, au milieu d'une grêle de boulets, je transmis à ce militaire l'ordre de quitter sa position pour tâcher de rejoindre le corps d'armée, il me fit observer que l'artillerie ennemie, tirant depuis une heure sur le 14e lui avait fait éprouver de telles pertes que la poignée de soldats qui lui restait serait infailliblement exterminée si elle descendait en plaine qu'il n'aurait d'ailleurs pas le temps de préparer l'exécution de ce mouvement, puisqu'une colonne d'infanterie russe, marchant sur lui, n'était plus qu'à cent pas de nous.

    Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807) Nap023
    Marbot à Eylau

    Je ne vois aucun moyen de sauver le régiment" dit le chef de bataillon, "Retournez vers l'Empereur, faites-lui les adieux du 14e de ligne qui a fidèlement exécuté ses ordres, et portez-lui l'aigle qu'il nous avait donnée et que nous ne pouvons plus défendre, il serait trop pénible en mourant de la voir tomber aux mains des ennemis". Le commandant me remit alors son aigle, que les soldats, glorieux débris de cet intrépide régiment, saluèrent pour la dernière fois des cris de "Vive l'Empereur", eux qui allaient mourir pour lui. C'était le "Caesar, morituri te salutant" de Tacite mais ce cri était ici poussé par des héros.

    Les aigles d'infanterie étaient fort lourdes, et leur poids se trouvait augmenté d'une grande et forte hampe en bois de chêne, au sommet de laquelle on la fixait. La longueur de cette hampe m'embarrassait beaucoup, et comme ce bâton, dépourvu de son aigle, ne pouvait constituer un trophée pour les ennemis, je résolus, avec l'assentiment du commandant, de la briser pour n'emporter que l'aigle mais au moment où, du haut de ma selle, je me penchais le corps en avant pour avoir plus de force pour arriver à séparer l'aigle de la hampe, un des nombreux boulets que nous lançaient les Russes traversa la corne de derrière de mon chapeau à quelques lignes de ma tête. La commotion fut d'autant plus terrible que mon chapeau, étant retenu par une forte courroie de cuir fixée sous le menton, offrait plus de résistance au coup. Je fus comme anéanti, mais ne tombai pas de cheval. Le sang me coulait par le nez, les oreilles et même par les yeux néanmoins j'entendais encore, je voyais, je comprenais et conservais toutes mes facultés intellectuelles, bien que mes membres fussent paralysés au point qu'il m'était impossible de remuer un seul doigt.

    Cependant, la colonne d'infanterie russe que nous venions d'apercevoir abordait le monticule ; c'étaient des grenadiers, dont les bonnets garnis de métal avaient la forme de mitres. Ces hommes, gorgés d'eau-de-vie, et en nombre infiniment supérieur, se jetèrent avec furie sur les faibles débris de l'infortuné 14e, dont les soldats ne vivaient, depuis quelques jours, que de pommes de terre et de neige fondue ; encore, ce jour-là, n'avaient-ils pas eu le temps de préparer ce misérable repas. Néanmoins nos braves Français se défendirent vaillamment avec leurs baïonnettes, et lorsque le carré eut été enfoncé, ils se groupèrent en plusieurs pelotons et soutinrent fort longtemps ce combat disproportionné.

    Durant cette affreuse mêlée, plusieurs des nôtres, afin de n'être pas frappés par derrière, s'adossèrent aux flancs de ma jument, qui, contrairement à ses habitudes, restait fort impassible. Si j'eusse pu remuer, je l'aurais portée en avant pour l'éloigner de ce champ de carnage ; mais il m'était absolument impossible de serrer les jambes pour faire comprendre ma volonté à ma monture. Ma position était d'autant plus affreuse que, ainsi que je l'ai dit, j'avais conservé la faculté de voir et de penser... Non seulement on se battait autour de moi, ce qui m'exposait aux coups de baïonnette, mais un officier russe, à la figure atroce, faisait de constants efforts pour me percer de son épée, et comme la foule des combattants l'empêchait de me joindre, il me désignait du geste aux soldats qui l'environnaient et qui, me prenant pour le chef des Français, parce que j'étais seul à cheval, tiraient sur moi par-dessus la tête de leurs camarades, de sorte que de très nombreuses balles sifflaient constamment à mes oreilles. L'une d'elles m'eût certainement ôté le peu de vie qui me restait, lorsqu'un incident terrible vint m'éloigner de cette affreuse mêlée.

    Parmi les Français qui s'étaient adossés au flanc gauche de ma jument, se trouvait un fourrier que je connaissais pour l'avoir vu souvent chez le maréchal dont il copiait les états de situation. Cet homme, attaqué et blessé par plusieurs grenadiers ennemis, tomba sous le ventre de Lisette et saisissait ma jambe pour tâcher de se relever, lorsqu'un grenadier russe, dont l'ivresse rendait les pas fort incertains, ayant voulu l'achever en lui perçant la poitrine, perdit l'équilibre, et la pointe de sa baïonnette mal dirigé vint s'égarer dans mon manteau gonflé par le vent. Le Russe, voyant que je ne tombais pas, laissa le fourrier pour me porter une infinité de coups d'abord inutiles, mais dont l'un, m'atteignant enfin, traversa mon bras gauche, dont je sentis avec un plaisir affreux couler le sang tout chaud... Le grenadier russe, redoublant de fureur, me portait encore un coup, lorsque la force qu'il y mit le faisant trébucher, sa baïonnette s'enfonça dans la cuisse de ma jument, qui, rendue par la douleur à ses instincts féroces, se précipita sur le Russe et d'une seule bouchée lui arracha avec ses dents le nez, les lèvres, les paupières, ainsi que toute la peau du visage, et en fit une " tête de mort vivante" et toute rouge... C’était horrible a voir. Puis se jetant avec furie au milieu des combattants, Lisette, ruant et mordant, renverse tout ce qu’elle rencontre sur son passage. L'officier ennemi qui avait si souvent essayé de me frapper, ayant voulu l'arrêter par la bride, elle le saisit par le ventre, et l'enlevant avec facilité, elle l'emporta hors de la mêlée, au bas du monticule, où, après lui avoir arraché les entrailles à coups de dents et broyé le corps sous ses pieds, elle le laissa mourant sur la neige. Reprenant ensuite le chemin par lequel elle était venue, elle se dirigea au triple galop vers le cimetière d'Eylau. Grâce à la selle à la hussarde dans laquelle j'étais assis, je me maintins à cheval, mais un nouveau danger m'attendait.

    La neige venait de recommencer à tomber, et de gros flocons obscurcissaient le jour lorsque, arrivé prés d'Eylau, je me trouvai en face d'un bataillon de la vieille garde, qui ne pouvant distinguer au loin, me prit pour un officier ennemi conduisant une charge de cavalerie. Aussitôt le bataillon entier fit feu sur moi... Mon manteau et ma selle furent criblés de balles, mais je ne fus point blessé, non plus que ma jument, qui, continuant sa course rapide, traversa les trois rangs du bataillon avec la même facilité qu'une couleuvre traverse une haie… Mais ce dernier élan ayant épuisé les forces de Lisette, qui perdait beaucoup de sang car une des grosses veines de sa cuisse avait été coupée, cette pauvre bête s'affaissa tout à coup et tomba d'un côté en me faisant rouler de l'autre.

    Étendu sur la neige parmi des tas de morts et de mourants, ne pouvant me mouvoir d'aucune façon, je perdis insensiblement et sans douleur le sentiment de moi-même. Il me sembla qu'on me berçait doucement... Enfin, je m'évanouis complètement sans être ranimé par le grand fracas que les quatre-vingt dix escadrons de Murat allant à la charge firent en passant auprès de moi et peut-être sur moi. J'estime que mon évanouissement dura quatre heures, et lorsque je repris mes sens, voici l'horrible position dans laquelle je me trouvais : j'étais complètement nu, n'ayant plus que mon chapeau et ma botte droite. Un soldat du train, me croyant mort, m'avait dépouillé selon l'usage, et voulant m'arracher la seule botte qui me restât, me tirait par une jambe, en m'appuyant un de ses pieds sur le ventre. Les fortes secousses que cet homme me donnait m'ayant sans doute ranimé, je parvins à soulever le haut du corps et à rendre des caillots de sang qui obstruaient mon gosier. La commotion produite par le vent du boulet avait amené une ecchymose si considérable que j'avais la figure, les épaules et la poitrine noires, tandis que le sang sorti de ma blessure au bras rougissait les autres parties de mon corps... Mon chapeau et mes cheveux étaient remplis d'une neige ensanglantée, je roulais des yeux hagards et devais être horrible à voir. Aussi le soldat du train détourna la tête et s'éloigna avec mes effets, sans qu'il me fût possible de lui adresser une seule parole, tant mon état de prostration était grand. Mais j'avais repris mes facultés mentales, et mes pensées se portèrent vers Dieu et vers ma mère.

    Le soleil, en se couchant, jeta quelques faibles rayons à travers les nuages, je lui fis des adieux que je crus bien être les derniers... Si du moins, me disais-je, on ne m'eût pas dépouillé, quelqu'un des nombreux individus qui passent auprès de moi, remarquant les tresses d'or dont ma pelisse est couverte, reconnaîtrait que je suis aide de camp d'un maréchal et me ferait peut-être transporter à l'ambulance mais en me voyant nu, on me confond avec les nombreux cadavres dont je suis entouré ; bientôt, en effet, il n'y aura plus aucune différence entre eux et moi. Je ne puis appeler à mon aide, et la nuit qui s'approche va m'ôter tout espoir d'être secouru. Le froid augmente, pourrai-je le supporter jusqu'à demain, quand déjà je sens se raidir mes membres nus ? Je m'attendais donc à mourir, car si un miracle m'avait sauvé au milieu de l'affreuse mêlée des Russes et du 14e, pouvais-je espérer qu'un autre miracle me tirerait de l'horrible position dans laquelle je me trouvais ? Ce second miracle eut lieu, et voici comment...

    Le maréchal Augereau avait un valet de chambre nommé Pierre Dannel, garçon très intelligent, très dévoué, mais un peu raisonneur. Or, il était arrivé, pendant notre séjour à La Houssaye, que Dannel ayant mal répondu à son maître, celui-ci le renvoya. Dannel, désolé, me supplia d'intercéder pour lui. Je le fis avec tant de zèle que je parvins à le faire rentrer en grâce auprès du maréchal. Depuis ce moment, le valet de chambre m'avait voué un grand attachement. Cet homme, qui avait laissé à Landsberg tous les équipages, en était parti de son chef, le jour de la bataille, pour apporter à son maître des vivres qu'il avait placés dans un fourgon très léger, passant partout et contenant les objets dont le maréchal se servait le plus souvent. Ce petit fourgon était conduit par un soldat ayant servi dans la compagnie du train à laquelle appartenait le soldat qui venait de me dépouiller. Celui-ci, muni de mes effets, passait auprès du fourgon stationné à côté du cimetière. Lorsque, ayant reconnu le postillon, son ancien camarade, il l'accosta pour lui montrer le brillant butin qu'il venait de recueillir sur un mort.

    Or, il faut que vous sachiez que pendant notre séjour dans les cantonnements de la Vistule, le maréchal ayant envoyé Dannel chercher des provisions à Varsovie, je l'avais chargé de faire ôter de ma pelisse la fourrure d'astrakan noir dont elle était garnie, pour la faire remplacer par de l'astrakan gris, nouvellement adopté par les aides de camp du prince Berthier, qui donnaient la mode dans l'armée. J'étais encore le seul officier du maréchal Augereau qui eût de l'astrakan gris. Dannel, présent à l'étalage que faisait le soldat du train, reconnut facilement ma pelisse, ce qui l'engagea à regarder plus attentivement les autres effets du prétendu mort, parmi lesquels il trouva ma montre, marquée au chiffre de mon père, à qui elle avait appartenu. Le valet de chambre ne douta plus que je ne fusse tué, et tout en déplorant ma perte, il voulut me voir pour la dernière fois, et se faisant conduire par le soldat du train, il me trouva vivant.

    La joie de ce brave homme, auquel je dus certainement la vie, fut extrême il s'empressa de faire venir mon domestique, quelques ordonnances, et de me faire transporter dans une grange, où il me frotta le corps avec du rhum, pendant qu'on cherchait le docteur Raymond, qui arriva enfin, pansa ma blessure du bras, et déclara que l'expansion du sang qu'elle avait produite me sauverait.

    Bientôt, je fus entouré par mon frère et mes camarades. On donna quelque chose au soldat du train qui avait pris mes habits, qu'il rendit de fort bonne grâce mais comme ils étaient imprégnés d'eau et de sang, le maréchal Augereau me fit envelopper dans des effets à lui. L'Empereur avait autorisé le maréchal à se rendre à Landsberg, mais sa blessure l'empêchant de monter à cheval, ses aides de camp s'étaient procuré un traîneau sur lequel était placée une caisse de cabriolet. Le maréchal, qui ne pouvait se résoudre à m'abandonner, m'y fit attacher auprès de lui, car j'étais trop faible pour me tenir assis.

    Avant qu'on me relevât du champ de bataille, j'avais vu ma pauvre Lisette auprès de moi. Le froid, en coagulant le sang de sa plaie, en avait arrêté la trop grande émission. La bête s'était remise sur ses jambes et mangeait la paille dont les soldats s'étaient servis pour leurs bivouacs la nuit précédente. Mon domestique, qui aimait beaucoup Lisette, l'ayant aperçue lorsqu'il aidait à me transporter, retourna la chercher, et découpant en bandes la chemise et la capote d'un soldat mort, il s'en servit pour envelopper la cuisse de la pauvre jument, qu'il mit ainsi en état de marcher jusqu'à Landsberg. Le commandant de la petite garnison de cette place ayant eu l'attention de faire préparer des logements pour les blessés, l'état-major fut placé dans une grande et bonne auberge, de sorte qu'au lieu de passer la nuit sans secours, étendu tout nu sur la neige, je fus couché sur un bon lit et environné des soins de mon frère, de mes camarades et du bon docteur Raymond. Celui-ci avait été obligé de couper la botte que le soldat du train n'avait pu m'ôter, et qu'il fut encore difficile de me retirer tant mon pied était gonflé. Vous verrez plus loin que cela faillit me coûter une jambe et peut-être la vie.

    Nous passâmes trente-six heures à Landsberg. Ce repos, les bons soins qu'on prit de moi, me rendirent l'usage de la parole et des membres, et lorsque le surlendemain de la bataille le maréchal Augereau se mit en route pour Varsovie, je pus, quoique bien faible, être transporté dans le traîneau. Notre voyage dura huit jours, parce que l'état-major allait à petites journées avec ses chevaux. Je reprenais peu à peu mes forces mais, à mesure qu'elles revenaient, je sentais un froid glacial à mon pied droit. Arrivé à Varsovie, je fus logé dans l'hôtel réservé pour le maréchal, ce qui me fut d'autant plus favorable que je ne pouvais quitter le lit. Cependant la blessure de mon bras allait bien, le sang extravasé sur mon corps par suite de la commotion du boulet commençait à se résoudre, ma peau reprenait sa couleur naturelle le docteur ne savait à quoi attribuer l'impossibilité dans laquelle j'étais de me lever, et m'entendant me plaindre de ma jambe, il voulut la visiter, et qu'aperçut-il ? Mon pied était gangrené. Un accident remontant à mes premières années était la cause du nouveau malheur qui me frappait. J'avais eu, à Sorèze, le pied droit percé par le fleuret démoucheté d'un camarade avec lequel je faisais des armes. Il paraîtrait que les muscles, devenus sensibles, avaient beaucoup souffert du froid pendant que je gisais évanoui sur le champ de bataille d'Eylau : il en était résulté un gonflement qui explique la difficulté qu'avait eue le soldat du train à m'arracher la botte droite. Le pied était gelé, et n'ayant pas été soigné à temps, la gangrène s'était déclarée sur l'ancienne blessure provenant du coup de fleuret : elle était couverte d'une escarre large comme une pièce de cinq francs... Le docteur pâlit en voyant mon pied puis, me faisant tenir par quatre domestiques et s'armant d'un bistouri, il enleva l'escarre et creusa dans mon pied pour extirper les chairs mortes, absolument comme on cure les parties gâtées d'une pomme.

    Je souffris beaucoup, cependant ce fut sans me plaindre mais il n'en fut pas de même lorsque le bistouri, arrivé à la chair vive, eut mis à découvert les muscles et les os dont on apercevait les mouvements ! Le docteur, montant sur une chaise, trempa une éponge dans du vin chaud sucré, qu'il fit tomber goutte à goutte dans le trou qu'il venait de creuser dans mon pied. La douleur devint intolérable. Je dus néanmoins, pendant huit jours, subir soir et matin cet affreux supplice mais ma jambe fut sauvée…

    Aujourd'hui où l'on est si prodigue d'avancement et de décorations, on accorderait certainement une récompense à un officier qui braverait les dangers que je courus en me rendant vers le 14e de ligne mais, sous l’Empire, on considéra ce trait de dévouement comme si naturel qu'on ne me donna pas la croix, et qu'il ne me vint même pas à la pensée de la demander.

    "Mémoires du Général Marbot" , tome I, [p. 342-356] - Edition Plon - Paris - 1891 (en 3 volumes)

    Source : http://www.histoire-empire.org/1807/eylau/memmarbot.htm
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    Message  Cambronne_ Lun 16 Avr 2012 - 3:02

    Mais si j'ai bien lu, le Général se prend presque 4 coups de bayonette et il n'ai pas mort et il a eu de la chance que les balles ne l'ai touché. Cette pauvre Lisette avait l'air courageuse!

    J'ai bien aimé le récit de Marbot avec un langage impéccable. Même si c'est long, c'est émouvant pour une histoire de guerre. Crying or Very sad
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    Message  Darkmirror Lun 16 Avr 2012 - 7:50

    Vraiment passionnant à lire Flopz merci. Si tu tombe sur d'autres récits comme celui là n'hésite surtout pas! Wink
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    Message  Redlane Lun 16 Avr 2012 - 14:55

    Je trouve vraiment que Flopz a un don pour trouver ce genre de trucs. Ca compense son attirance pour les balles.
    Très beau récit, belle fin pour le 14e.
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    Message  Tardet Mar 17 Avr 2012 - 19:18

    Je cherchais un moment pour le lire et franchement je ne regrette pas d'avoir pris le soin de le lire attentivement.
    C'est super intéressant et bien écris donc agréable à lire ! Wink
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    Message  Flopz Dim 7 Oct 2012 - 23:15

    Je up pour les nouveaux qui veulent connaître le terrible destin du 14e à Eylau !
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    Message  Hunter Mer 13 Mar 2013 - 14:46

    Merci du partage ! très intéressant...
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    Message  RedSword Ven 15 Mar 2013 - 14:37

    Spoiler:
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    Message  Méphisto Ven 15 Mar 2013 - 16:25

    Merci pour les illustrations 'Sword ! Very Happy
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    Message  Beaumarchais Lun 13 Mai 2013 - 18:49

    Très beau texte vraiment ! J'ai déjà lu quelque chose sur cette bataille, faudrait que je refouine un peu dans ma bibliotheques (bordel) pour voir si il n'y est pas fait mention du 14ème et peut être dans d'autre livre que j'ai chez moi. En tout cas je vous en ferez part. En tous ca devais être relativement dur a taper alors encore bravo!
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    Message  Snow Lun 13 Mai 2013 - 21:17

    Je ne veux pas retirer aucun mérite à FlopZ pour avoir transmit ce texte, mais ce n'est pas lui qui l'a tapé hein, ça vient de ce site : http://aiglehaut-marnais.blogspot.fr/2011/02/le-14e-regiment-dinfanterie-de-ligne-la.html comme dit dans ses sources ^^.
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    Message  Haono Mar 14 Mai 2013 - 9:26

    J'adore sais trop bien on en veux encore des récits comme sa ^^
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    Message  Ramirez Mar 28 Mai 2013 - 0:57

    Voici un récit que j'ai trouvé par hasard sur le site : http://www.amicale14.fr/accueil.htm



    "1. Du 15ème régiment d'infanterie (1791-1794) à la 29ème demi-brigade de bataille

    Le 1er janvier 1791 lors de sa création à partir des 1er et 3ème bataillon du Béarn, le régiment se trouve en garnison au Havre. En décembre, son 2ème bataillon embarque pour Saint-Domingue.

    La partie du régiment restée en France va activement participer à la défense de la jeune république. Le 15 janvier 1791, le 1er bataillon est versé dans la 16ème division de marche de l'armée du nord. Aux avant-postes à Roubaix puis à Lille, le 15ème subit à plusieurs occasions de lourdes pertes. Il prend une part active au siège de la ville d'Anvers qui se rend le 29 novembre 1792. Le 1er janvier 1793, sous le commandement du Colonel de Varennes, le régiment est détaché à l'Armée du Centre. Lors de la retraite sur Buremonde, serré de près par trois colonnes, le 15ème se fraie un passage à la baïonnette et passe la Meuse dans la nuit du 4 au 5. Après la bataille de Nerwinden le 16 mars, il vient s'installer sur la rive droite de la Lys.

    En septembre, pendant les opération de Flandres, de Sambre et de Meuse, il participe activement à la diversion tentée au centre en s'emparant les 21 et 24 de Warmelon et Wevelgem.
    Le 14 février 1794 , le 1/15 est fusionné avec le 4ème bataillon de la Sarthe et le 14ème bataillon des fédérés nationaux pour former la 29ème Demi-brigade de bataille.


    2. De la 29ème demi-brigade de bataille a la 14ème demi-bridage de ligne

    La 29ème demi-brigade dont les effectifs ont été portés à 4300 hommes par le renforcement de cinq bataillons de réquisition est affectée à l'armée du Nord.

    Le 26 avril 1794, elle pénètre dans Coutray et s'empare de trois canons. Le 29 avril, elle attaque les retranchements de Castel défendus par une importante artillerie et chasse les autri­chiens des hauteurs. Elle fait déposer les armes à un bataillon hessois et prend deux canons et deux drapeaux. Le 18 mai, lors de la bataille de Tourcoing, elle s'empare d'une redoute et fait 250 prisonniers. Le 19 mai, la demi-brigade poursuit l'ennemi sur la route de Bruges et refoule les autrichiens sur Tournay le 22. Le 5 juin, elle repousse l'ennemi dans Ypres assiégé. A Dixmude, elle résiste victorieusement à un ennemi très supérieur en nombre. De septembre 1794 à juillet 1795, après d'éclatants faits d'armes, la demi-brigade s'enfonce en Hollande et vient occuper Amsterdam. Le 11 octobre 1795, renforcée par le 4ème bataillon belge licencié, elle part à marches forcées pour Paris où elle arrivera le 3 brumaire (23 octobre).

    Le 7 avril 1796, elle est fusionnée avec la Demi-brigade de la Seine Inférieure pour se retrouver en septembre en Italie où trois de ses bataillons occupent Torne après avoir franchi le col du Petit Saint-Bernard.
    Le 22 septembre 1796, la 29ème demi-brigade de bataille devient 14ème demi-brigade de ligne.


    3. La 14ème demi-brigade (DBL) de ligne à Rivoli


    En 1796, la 14ème demi-brigade prend part à la campagne d'Italie.
    Lors du blocus de Mantoue par Bonaparte, elle reçoit l'ordre de soutenir le corps de blocus qui lutte contre les troupes de Wurmser. Le 22 novembre, dans la région de Guito, elle enlève deux positions, refoule les assiégés, prend deux canons. 4 officiers et 17 hommes sont mis hors de combat.

    Le 22 novembre, elle arrive à Rivoli pour assurer la garde du plateau. Affectée à la 2ème brigade de la division Joubert, la 14ème DBL va s'illustrer au cours de la bataille légendaire de Rivoli, une des plus belles victoires du jeune Bonaparte. La 14ème DBL y perdra 10 officiers et 155 hommes. Rivoli sera inscrit en lettres d'or dans les plis de son drapeau.

    Le 27 janvier 1797, aux ordres du chef de bataillon Daurière, la 14ème DBL qui appartient à la division du Général Baraguay d'Hilliers pénètre en deux points dans les retranchements des ouvrages fortifiés de Santa Lucia. Huit officiers et vingt-neuf hommes sont tués ou blessés.

    De nouveaux combats héroïques amènent la 14ème à Trente puis à Cembra et Saint-Michel jusqu'aux ponts de Neumarck et Castello. De nombreuses pertes sont à déplorer dont celles des deux chefs de Brigade succes­sifs, les Chefs de Bataillon Daurière et Para. Après les combats de Muhlbach le 2 avril et de Brixen, la 14ème vient occuper Vérone avec sa division. Le 8 juin 1797, elle s'installe à Vicente où elle perdra dans la durée plus de 600 hommes suite aux maladies et aux pri­vations. C'est dans cette ville que le nouveau chef de brigade Marchand reçoit les drapeaux attribués par le Directoire à l'Armée d'Italie. Ceux de la 14ème demi brigade portent l'inscription : « A la brave 14ème de ligne - 1ère et 2ème affaires de Rivoli - passage du Tyrol »
    Après la signature du traité de Campo-Formio, la 14ème est envoyée à Palma Nova, puis Mantoue. Elle va passer l'hiver 1798-1799 à Ferrare. L'Autriche ayant rompu les clauses du traité de Campo Formio, les hostilités reprennent.

    Entre 1801 et 1803, après la paix de Lunéville, la 14ème qui a été recomplétée s'installe successivement à Lucerne, Lunéville, Mézières puis Namur et Maëstricht au moment de la rupture de la paix d'Amiens. Elle fait ensuite mouvement vers Boulogne pour être incorporée à l'armée qui doit être embarquée vers l'Angleterre.
    Le 22 septembre 1803, la 14ème demi-brigade devient le 14ème régiment d'infanterie et son chef de brigade est appelé colonel.


    4. Le "14" sous l'Empire (1803-1815)


    Dès 1803, le régiment est réorganisé. Il quitte Boulogne le 28 août 1805 au sein du 4ème corps d'armées du Maréchal Soult pour la Bavière. Après la paix d'Ulm le 17 octobre 1805, il gagne la Moravie et bivouaque le 28 novembre sur les hauteurs d'Austerlitz .

    Le 2 décembre 1805, le "14" est sous les armes dès trois heures du matin. Lors des glorieux combats qui vont suivre, son engagement est total et déterminant. Cependant les pertes sont sévères, son chef de corps, le colonel Mazas, 21 officiers et 21 hommes sont tués et 206 blessés. Austerlitz, la plus belle victoire de Napoléon, est inscrite dans les plis du drapeau du "14".

    Le "14" s'illustre de nouveau à la bataille de Iéna où il prend un drapeau et deux canons mais laisse sur le terrain 7 tués et 50 blessés. Mis à la disposition du Maréchal Ney, il perd son chef de Corps le Colonel Savary lors de la prise de la ville de Thorn. Le Maréchal Ney écrit : "Le Colonel Savary mérite les plus grands éloges pour son intelligence, son zèle et sa valeur ; c'est à lui particulièrement que l'on doit la prise de Thorn". En apprenant la nouvelle de la mort glorieuse du Colonel Savary, l'Empereur s'écrit : " Il était digne de commander un aussi brave régiment !".

    C'est au cours de la terrible bataille d'Eylau que le "14" va vivre un des épisodes les plus sanglants de son histoire. Eylau fut l'expression du sacrifice, de l'abnégation et de l'héroïsme des hommes du régiment. Les pertes du "14" sont énormes : 28 tués dont le chef de Corps, le Commandant Daussy et 19 blessés parmi les officiers, 590 tués et 700 blessés parmi les sous-officiers et soldats. Lorsque l'empereur parcourt le champ de bataille et s'arrête devant cette hécatombe, il s'écrit en apprenant le numéro du corps qui combattait à cette place : « Je n'en suis pas étonné ; il y a longtemps que je lui ai donné le nom de Brave ! ». Eylau est la troisième bataille inscrite dans les plis de son drapeau,

    Après Eylau, le "14" participe à la bataille d'Heilsberg, où son chef de corps est gravement blessé, un officier, 31 sous-officiers et soldats tués et 634 hommes mis hors de combat.

    Le "14" rentre en France pour aller se réorganiser à Bayonne et va peu après, prendre part à la guerre d'Espagne à partir du 23 juillet 1808. Après le siège de Sarragosse où il reviendra par la suite, le "14", avec le Maréchal Lannes, va contribuer à la victoire de Tuléda en enlevant 14 pièces de canons et en pénétrant en force dans la ville. Ce sera ensuite une succession ininterrompue de batailles jus­qu'en 1814. Au mois de janvier 1814, le major Bugeaud prend le commandement du "14" qu'il conduit successivement à Girone, à Figuières puis à Narbonne et Nîmes avant de le ramener à Orléans en qualité de Colonel, grade auquel il est promu le 11 juin 1814.

    Mars 1815, l'empereur qui a quitté l'île d'Elbe débarque près de Cannes et marche sur Paris en passant par la route des Alpes. Le 6 mars, les bataillons du "14" sont envoyés l'arrêter . Au lieu de cela; ils reprennent la cocarde tricolore et, à partir d'Avallon, forment l'avant-garde de l'armée qui ramène l'Empereur à Paris le 20 mars 1815.
    Le 18 juin, Waterloo marque la fin des 100 jours. Le 27, le colonel commandant le "14" qui sait qu'une colonne de 10 000 Autrichiens va l'attaquer le lendemain demande du secours.

    Mais il ne reçoit que le bulletin de la défaite de Waterloo. Quelques instants après, arrive la députation du "14" qui apporte l'Aigle remise au Champ de Mars et fait courir le bruit d'une nouvelle abdication de l'Empe­reur. Il lit lui-même à son régiment rassemblé le bulletin de Waterloo, présente l'Aigle et s'écrie : "Soldats du "14", voici l'Aigle. C'est au nom de la Patrie que je vous la présente, car si l'Empereur, comme on l'assure, n'est plus notre souverain, la France reste. C'est elle qui vous confie ce drapeau, il sera toujours pour vous le talisman de la victoire.

    Jurez que tant qu'il res­tera un soldat du "14" aucune main ennemie ne s'en approchera " "Nous le jurons !" répondirent tous les soldats et les officiers sor­tant du rang et brandissant leur épée". A ce moment arrive un courrier qui annonce l'arrivée de l'ennemi. "Tant mieux, il ne pouvait nous trouver dans de meilleures dispositions... Messieurs, reprenez vos postes !" s'écrie le Colonel. Dans les glorieux combats qui vont suivre près d'Ugine, le "14" met hors de combat 1200 autrichiens.
    Après ces ultimes faits d'armes, les régiments de la Grande Armée sont dirigés sur leurs garnisons où les bataillons sont licenciés.

    Le 14ème régiment d'infanterie est dissous le 11 novembre 1815."


    Dernière édition par Ramirez le Dim 25 Aoû 2013 - 14:15, édité 2 fois
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    Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807) Empty Très belle histoire et Merci

    Message  AmerTume Mar 28 Mai 2013 - 13:08

    Vive le 14e
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    Message  Knight Mar 28 Mai 2013 - 16:27

    On a quand même prit un tarif, dans l'ensemble
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    Message  Pipolaki Mar 28 Mai 2013 - 17:31

    Knight a écrit:On a quand même prit un tarif, dans l'ensemble
    C'est toi le tarif. cheers
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    Message  Flopz Mar 28 Mai 2013 - 17:34

    Knight a écrit:On a quand même prit un tarif, dans l'ensemble
    Ouais mais c'était épique non?
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    Message  Golimares Mer 29 Mai 2013 - 15:08

    Knight a écrit:On a quand même prit un tarif, dans l'ensemble

    La faute a qui Razz
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    Message  Flopz Dim 4 Mai 2014 - 18:41

    Une nouvelle image du 14e

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    Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807) Empty Re: Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807)

    Message  Rigolax Dim 4 Mai 2014 - 20:48

    Oh ! Quel beau fond d'écran !
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    Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807) Empty Le glorieux 14e à la bataille d'Eylau (8 février 1807)

    Message  Mikado Dim 4 Mai 2014 - 21:47

    GLOIIIIIIIRE

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